Le couteau de Laguiole, c’est un peu comme le vin, la baguette ou le béret : c’est un symbole bien français. Et si vous pensez tout savoir sur ce célèbre objet aveyronnais, détrompez-vous ! Voici 12 choses, que vous ignorez peut-être sur cet emblème du savoir-faire artisanal français, fabriqué sur l’Aubrac en Aveyron.
N°1 : Le grand débat du couteau Laguiole : abeille ou mouche ?
Avez-vous remarqué cette petite abeille qui trône fièrement sur le ressort du couteau Laguiole ? Saviez-vous que dans le jargon des couteliers, cette pièce est en fait appelée « mouche ». Oui, oui, vous avez bien lu ! Mais c’est bien une abeille qui est représentée.
Selon la légende, Napoléon aurait offert le symbole de l’abeille au village de Laguiole en signe de reconnaissance pour la bravoure au combat des hommes originaires du village.
N°2 : Abeille soudée ou abeille forgée : quelle différence ?
En ce qui concerne l’abeille forgée, tout est fait d’une seule pièce : abeille et ressort sont forgés ensemble dans la même pièce de métal. Résultat ? Une solidité à toute épreuve et un charme souvent ciselé à la main. C’est du haut de gamme !
L’abeille soudée, elle, est fabriquée séparément du ressort, puis les deux sont soudés ensemble pour l’assemblage final. C’est plus rapide, moins cher, mais aussi un peu moins robuste.
Attention tout de même, ne vous laissez pas piéger : la présence de l’abeille ne garantit ni la qualité ni l’origine de votre couteau.
Le saviez-vous ?
Certains couteliers vous proposent de personnaliser la mouche du couteau Laguiole : casque de moto, trèfle, cheval, fleur, motifs personnels… Il y en a pour tous les goûts !
N°3 : Vrai ou faux couteau de Laguiole :
comment éviter les pièges ?
Malheureusement, beaucoup de couteaux portant le mot « Laguiole » ne sont pas fabriqués sur le territoire.
Pour être sûr d’avoir un Laguiole authentique, fabriqué en Aveyron, vérifiez toujours la présence du nom d’un artisan, du logo de l’entreprise ou du nom de la maison sur la lame, de préférence avec un marquage en creux indélébile (contrairement au marquage « laser »). Si votre couteau porte uniquement l’inscription « Laguiole » ou « vrai Laguiole », méfiez-vous ! Aucune véritable maison d’artisan utilise ce marquage.
Le prix reste aussi un indicateur important. Un Laguiole trop peu cher ne sera pas un vrai et n’aura rien d’authentique…
Un certificat ou une garantie doit vous être fourni également.
Enfin, il faut vérifier l’alignement des rivets : sur un vrai Laguiole, les trois rivets sont parfaitement alignés, contrairement aux contrefaçons où ils sont souvent décalés.
N°4 : La Croix du Berger : que représente t-elle ?
La « croix du berger » sur le manche du couteau de Laguiole n’est pas là juste pour faire joli. Autrefois, les bergers l’utilisaient pour prier au milieu des pâturages, plantant leur couteau dans le pain ou dans la terre pour improviser une petite chapelle champêtre.
Aujourd’hui, cette croix est toujours là, prête à vous rappeler qu’un couteau de Laguiole, c’est sacré !
N°5 : Le Poinçon : l’outil de survie des bergers
Vous pensiez que le poinçon du Laguiole servait juste à faire des trous dans votre ceinture en cuir ?
Détrompez-vous ! Ce petit outil a sauvé plus d’une vache.
Il était utilisé autrefois pour percer la panse des bovins lorsque celle-ci était trop distendue à cause d’une fermentation excessive. Ce geste évitait donc l’explosion de la panse (oui, vous avez bien lu), le poinçon avait une réelle utilité pour les bergers.
N°6 : Le couteau Laguiole possède une variété de manches incroyable
Les manches des couteaux de Laguiole sont de véritables œuvres d’art. Ils sont disponibles dans une vraie variété de matériaux qui témoignent du savoir-faire artisanal : bois local, corne d’Aubrac, ivoire fossile de mammouth, en météorite et même en fibre de carbone, tout le monde y trouvera son compte !
Chacun peut trouver manche à son couteau, que vous soyez plutôt rustique, sophistiqué ou un peu aventurier.
N°7 : Lame brute de forge : l’artisanat à l’état pur
Le brut de forge à ce côté brut de décoffrage qui plaît aux puristes.
Le brut de forge est une méthode de frappe sur la lame qui va créer un aspect marqué par les traces de martelage. Le seul intérêt est l’esthétisme.
Attention, cette lame reste sensible à l’oxydation, elle aura tendance à noircir dans le temps… Il faut donc faire attention à bien l’essuyer après usage, sauf si la lame est faite en inox !
N°8 : Lame damas : quand le couteau devient bijou
La lame Damas, avec ses motifs envoûtants, séduit ceux qui aiment ajouter un peu de sophistication à leur tranchant.
Les lames damas offrent une technique de forge ancestrale, alliant deux aciers ou plus aux caractéristiques complémentaires, ce qui donne une lame très solide avec une très bonne qualité de coupe.
Les deux types d’acier sont soudés grâce à la chauffe et au martelage, puis les blocs sont étirés et repliés, puis ressoudés pour multiplier les couches d’acier (un peu comme la pâte feuilletée finalement !). Les lames sont détourées dans le bloc et l’émouture est ensuite réalisée. Chaque couche sera ensuite révélée par un bain d’acide qui révélera les couches successives d’acier.
Savez-vous combien il y a de couche ? En moyenne il y a 120 couches d’acier, voire plus pour certains couteaux prestigieux de Laguiole.
N°9 : Des tailles de couteaux pour tous les goûts
Avec le couteau de Laguiole, plusieurs tailles existent ! Du petit modèle de 10 cm, parfait pour le sac à main, au 13 cm, réservé aux mains costaudes, il y en a pour tous les goûts.
Le 12 cm reste le classique indétrônable, la taille d’un couteau de table, idéal pour un usage quotidien pour un homme et le 11 cm pour une femme.
N°10 : Entretien : comment faire durer votre précieux couteau de Laguiole ?
Un couteau de Laguiole, ça s’entretient avec amour.
Le lavage au lave-vaisselle est absolument proscrit ! En effet les manches restent assez fragiles et il ne faut pas trop les mouiller.
Un petit coup de nettoyage sur la lame suffit ! Une petite goutte d’huile de temps en temps dans le mécanisme, un coup de chiffon doux sur la lame et le tour est joué.
On vous conseille même de ne pas laisser la lame claquer en la fermant, sinon gare au fil de la lame qui va perdre tout son tranchant !
N°11 : Affûtage du couteau Laguiole : comment garder la lame tranchante ?
Quand votre couteau de Laguiole commence à avoir du mal à couper un simple saucisson, il est temps de sortir le fusil à aiguiser ou la pierre naturelle. Avec un angle entre 20 et 30° faites glisser la lame du talon vers la pointe, sur le fusil, d’un côté puis de l’autre et hop, vous voilà prêt à trancher de nouveau comme un chef ! Certaines coutelleries vous proposent même de le faire.
N°12 : Offrir un couteau : attention à la superstition
Dans certaines cultures, offrir un couteau est considéré comme un signe de malchance, pouvant symboliser la rupture des liens d’amitié ou de famille.
Pour contourner cette superstition, il est d’usage de demander une petite pièce de monnaie en échange du couteau offert. Ce geste symbolique transforme le cadeau en transaction et préserve ainsi la relation.
Vous voilà maintenant incollable sur le couteau de Laguiole ! Vous pourrez briller à la machine à café en partageant ces anecdotes, et surtout, impressionner vos amis avec votre connaissance approfondie de ce symbole aveyronnais. Alors, à votre couteau Laguiole !