Tous les ans en Aveyron, plus précisément à Marcillac, entre Conques et Rodez, on célèbre le vin AOC Marcillac. C’est la Saint-Bourrou. Anthony a rencontré Bernard Segonds, qui l’année dernière est devenu compagnon de Saint-Bourrou. Il raconte comment se passe la matinée très spéciale du lundi de Pentecôte.
Créée en 1990, au moment de l’obtention de l’AOC Marcillac, l’Eschansonnerie a adoubé plus de 700 compagnons de tous milieux. Ils ont reçu pour mission de faire connaître et apprécier en tous lieux le vin de Marcillac, mais aussi défendre avec vigueur les valeurs de convivialité et de partage d’un certain art de vivre.
Que représente pour vous l’Eschansonnerie de St-Bourrou ?
L’Eschansonnerie représente pour moi un formidable réseau d’ambassadeurs chargés de porter cette bonne parole, et je suis fier d’en faire désormais partie.
Vous avez été intronisé en 2014, pouvez-vous nous expliquer le déroulement de cette cérémonie ?
La cérémonie de l’intronisation commence avec la présentation des « personnalités » par le Grand Maître, puis lecture des 10 commandements par le Grand Chambellan, le serment des promus, la remise du tassou dans lequel chacun communie et s’engage à célébrer le vin « fruit de la vigne et du travail des hommes ». Enfin l’adoubement par le Grand Maître qui impose le cep de vigne sur les deux épaules des intronisés. La cérémonie se termine par la remise du diplôme et le chant du « Saoumanses » qui célèbre le cépage de notre vin.
Quel est le meilleur moment de cette matinée ? Et pourquoi ?
Ce 71e chapitre avait pour but d’honorer des « amateurs de mansois et de belles lettres ». Un des meilleurs moments fut pour moi l’écoute des discours de présentation du Grand Maître. Ses mots et ses formules, ciselés avec précision et délicatesse, ont un côté rabelaisien que n’aurait pas renié celui qui reste la référence de toute confrérie bacchique, François Rabelais, humaniste et truculent écrivain de la joie de vivre.
Qu’avez-vous ressenti au moment de votre intronisation ?
Tout d’abord de la fierté, celle de la reconnaissance de la fonction de correspondant de presse locale que j’assume avec enthousiasme. Et puis de l’émotion, car fils de mineur, la foule rassemblée au pied de l’estrade ne pouvait que me faire penser à ces innombrables familles du Bassin qui venaient ici au siècle dernier, par trains spéciaux le lundi de Pentecôte, jour de chômage général de l’industrie.
En quoi est-ce important d’être compagnon de Saint-Bourrou ?
Les traditions, les rituels, la mémoire vivante, le lien entre le passé et le présent constituent des racines culturelles indispensables et portent les germes de l’avenir et du progrès. Un peuple sans tradition est un peuple sans mémoire… un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir.
Pour plus d’informations sur la fête de la Saint-Bourrou et le programme :
Office de tourisme de Conques-Marcillac
05 65 71 13 18