Antoine Laurens, 40 ans, originaire de Rodez, débute le parapente en 1992 sur les pentes du Causse Comtal et se forme à Millau pour obtenir son diplôme de moniteur en 1998.
Du haut de ses 22 années de pratique personnelle, il partage avec nous sa passion pour le parapente en Aveyron.
Comment vous est venue cette passion ?
J’étais grimpeur à l’époque. On passait nos après-midis sur les falaises de Salles-la-Source et c’était plutôt intense. Un soir, au coucher de soleil j’ai aperçu une aile flotter lentement au-dessus du relief. Je me suis dit que ça devait être bien sympa de se relaxer comme ça après une journée d’escalade.
Le lendemain je cherchais à acheter une voile d’occasion sur internet… J’ai acheté ma première voile 300 francs vendue pour de la décoration et surtout pas pour du vol. Effectivement elle était trop usagée pour être utilisée et je suis parti faire un stage d’initiation de 2 jours à Millau.
A quel âge avez-vous effectué votre premier vol ?
J’avais 17 ans.
Selon vous, en Aveyron, quelle est la meilleure période et les meilleurs sites pour voler ?
L’Aveyron est une fantastique destination pour le parapente, j’y travaille désormais, mais c’est sans nul doute le secteur Millau qui présente un peu partout 500 m de dénivelé et des orientations différentes à tous les vents dans un rayon d’une quinzaine de kilomètres.
Pour la distance pure (le record aveyronnais est de plus de 160 km en direction de St-Étienne), le printemps et l’été sont les meilleurs moments. La position géographique de Millau nous garantit un climat assez ensoleillé avec de nombreux jours de vol, avec le vol sur site possible de l’hiver à l’automne sans interruption.
Quel est votre plus beau souvenir de vol en Aveyron ?
Un point bas sur le causse noir, prêt à sortir les jambes pour atterrir quand la vision d’un vautour m’attire vers la droite. Je suis à une vingtaine de mètres de haut et il n’y a que le causse immense et plat autour de mois quand ce vautour se met à enrouler une toute petite ascendance. Je le rejoins et tous les deux faisons notre chemin, lentement, mètre par mètre, nous remontons et 10 minutes plus tard, nous nous quittons sous les nuages à 2000 m, lui en direction du Mont Aigoual et moi en direction des Gorges du Tarn.
Comment expliqueriez-vous les sensations vécues en l’air ?
C’est avant tout une sensation de liberté. On voit de tous les côtés à 360° et plus on est haut, plus on voit loin. C’est ce qu’on appelle ouvrir son champ de vision. Ensuite, après toutes ces années, je ne me lasse pas de regarder la terre d’en haut. Il n’y a rien de plus beau que notre planète vue du ciel. La géologie, les rivières et leurs lits, les villes et villages, montagnes et falaises…. Tout prend de l’ampleur vu du ciel.
C’est aussi simplement une des plus pures sensations de glisse, on surfe l’air et il n’y a pas plus doux en terme de glisse.
Peut-on faire des baptêmes de parapente en tandem en Aveyron ?
Sur le site de Millau, vous trouverez plus d’une vingtaine de moniteurs prêts à vous faire découvrir le vol. Sur Rodez, la MJC organise elle aussi des journées découverte.
Quel est le prix et la durée moyenne d’un vol en baptême ?
Il faut compter en moyenne 80 € pour un vol classique de 20 à 30 minutes, en après-midi.
Quel matériel faut-il prévoir si l’on souhaite faire un baptême ?
On perd 1 degré par 100 mètres et encore 1 degré avec 10 kilomètres/heure, donc il faut se couvrir. Des lunettes de soleil, un appareil photo et bien sur un coupe-vent et des chaussures de sport. C’est à peu près tout.
Merci à Antoine d’avoir répondu à nos questions. Retrouvez-le sur www.parapentemillau.fr